Description
Jean-François Copé
Jean-François Copé – Éloge de l’approximation : une peinture à reconstruire à l’aide de la structure à laquelle sont subordonnées les perceptions.
Monsieur Rougeaud – professeur de couleur à l’école des Beaux-Arts
École des Beaux-Arts
Je voudrais profiter de la présentation du portrait de Jean-François Copé pour vous parler à nouveau de couleur. En effet, j’ai envie de vous parler de la couleur, celle que l’on voit dans les aquarelles, dans les lavis ou encore l’utilisation d’autres médiums tels que la peinture acrylique ou la peinture à l’huile. Cette pâte étalée sur toutes sortes de supports disposés dans toutes sortes d’endroits et dans des ambiances artificielles ou naturelles. En outre, j’entends par naturelle, la lumière bleutée du matin pour devenir lumière orangée au soir venu où finalement, il est facile de constater que les moments de lumière blanche sont assez rares. Il faut ajouter à toutes ces combinaisons la couleur étalée sur des formes aussi diverses et vues par des personnes si différentes. En effet, nous sommes tous si différents, est-il encore possible de parler de la couleur ?
Les autres médiums
Il existe bien sûr plein d’autres techniques comme le pastel gras, le pastel sec, les craies, les crayons de couleur, la gouache : Ah la gouache, cette espèce de matière impossible à utiliser et principalement réservée aux collégiens. Évidemment, aujourd’hui, il est impossible de passer outre les couleurs obtenues par le matériel informatique : du vinyle découpé aux encres défiant le temps et les intempéries.
Une couleur qui n’est pas elle-même
J’ai toujours pensé que la grande difficulté de l’utilisation de la couleur, c’est l’étalement d’une pâte humide dont la couleur est si différente du résultat final, autrement dit, lorsque celle-ci est sèche.
Pour prendre conscience de ce phénomène, mes camarades et moi-même, étudiants à l’école des beaux-arts, nous avions eu droit à un exercice particulier. Celui-ci était organisé par notre professeur de couleur : « Monsieur Rougeaud ». Tout de même, quel nom prédestiné pour un professeur qui officie à l’École des Beaux-Arts.
Monsieur Rougeaud, donc, avait les allures du professeur Tournesol en un peu plus corpulent. Cependant, il y avait chez lui un trait de malice renforcé par la brillance de ses yeux que l’on pouvait percevoir derrière ses lunettes rondes.
Entouré de sa famille
Je parle de lui au passé, car je n’ai aucune nouvelles depuis plus de 37 ans. J’ai fait quelques recherches sur Internet sans aucun résultat. Je suis sûr qu’il coule des jours heureux dans l’une des campagnes de France, entouré de sa famille.
Dans la classe, ce jour-là, pendant que chacun de nous était affairé, nous avons vu le professeur Rougeaud s’installer à une table d’étudiant et sortir d’un vieux carton à dessin vert intense recouvert uniformément de taches noires, une feuille de papier au format raisin, puis d’une vieille boîte un peu rafistolée, il sortit un grand nombre de tubes de couleurs. Il a commencé à barbouiller. Tous les étudiants se jetaient des regards avec un espoir caché, celui de voir et peut-être même de comprendre la naissance d’une œuvre d’art. Chaque geste était épié.
Des tâches
Le professeur étalait toutes sortes de couleurs acrylique avec un large pinceau. Il ne représentait pas vraiment de motifs, mais simplement des tâches qui se chevauchaient, créant ainsi de larges dégradés.
L’enseignant avait l’air très concentré, il resta, un long moment, debout devant son travail. Il leva la tête lorsque la peinture fut sèche.
Tout le monde était en catalepsie dans l’attente d’une réaction. Je me souviendrai toujours de Valérie, bouche bée, qui a laissé tomber la moitié de sa gaufrette, au parfum fraise si mes souvenirs sont bons, sur un travail encore humide.
Le professeur Rougeaud, tout en exécutant un 180° a prononcé la phrase suivante, qui restera toujours gravée dans mon esprit : « quelqu’un a une paire de ciseaux ? ».
Une armée de ciseaux
Tous un peu fayots, le professeur Rougeaud s’est aussitôt retrouvé encerclé d’une armée de ciseaux aux allures diverses. Fabienne, mon amie, ma camarade de classe, a encore gagné.
Monsieur Rougeaud, l’air très inspiré, se mit à découper la feuille en plein de petits morceaux afin de créer toute une série de doublons. Un morceau pour l’élève et l’autre pour la correction avec le nom de l’étudiant au verso.
Vous l’aurez compris, nous avions quelques jours pour retrouver la couleur exacte. Si l’exercice paraît simple, il aura fallu plusieurs soirées pour résoudre ce problème. Comment deviner la couleur d’une peinture lorsque celle-ci est humide ? De surcroît, l’épaisseur de la couche appliquée et additionnée au grain du papier ne jouait pas en notre faveur. En ce qui me concerne, l’échantillon était d’un gris bleuté improbable.
La mine un peu sévère
La fois suivante, Monsieur Rougeaud, un peu fier de lui, regardait les élèves rentrer dans la classe. Il observait, presque un à un, les étudiants qui composaient cette file indienne. Chacun avait la mine un peu sévère.
Même si nous étions en première année, nous étions un peu furieux d’avoir tous, plus ou moins, échoué à l’exercice. La couleur, nous croyions la connaître. En effet, la plupart d’entre nous dessinaient depuis l’âge de cinq ans. Nous avions tous entre 10 et 15 ans d’expérience : et pourtant !
Le pain au chocolat
Jean-François Copé fait partie de ces « People », de ces personnes médiatisées qui sont incontournables. Son CV est long comme le bras.
Député, Porte-parole, Secrétaire d’État, Ministre délégué à l’intérieur, Ministre délégué au budget, Président du groupe UMP, Secrétaire Général de l’UMP, Président de l’UMP, Maire de Meaux, Député de Seine-et-Marne.
Oublions le prix du pain au chocolat. Ici, j’ai envie de ne retenir qu’une seule anecdote, car je la trouve très séduisante.
« Jean François Copé – Jazz au café Lacombe »
Je vous laisse apprécier.
Quelques clefs pour comprendre